La Trudeaumanie a débutée en 1970 à la suite de l’élection du paternel, Pierre Elliott Trudeau, et une nouvelle génération en est maintenant atteinte avec l’élection de Justin en 2015. Pour ma part, j’ai attrapé la Sophiemanie cet été, lors de ma rencontre avec Sophie Grégoire-Trudeau à Ottawa, qui procure un état libérateur et assumé.
Je connaissais Sophie de l’époque où elle était chroniqueuse culturelle à LCN dans les années 90, puis on a travaillé ensemble pour l’émission Clin d’oeil en 2004. J’ai toujours eu beaucoup de plaisir avec elle, mais je l’avais un peu perdue de vue depuis son déménagement à Ottawa avec Justin Trudeau et sa tribu lorsqu’il est devenu le chef du Parti Libéral. Puisque l’émission Dis-moi est la meilleure manière de réserver béton une plage horaire dans l’agenda de deux filles occupées, je l’ai invitée à passer la journée avec moi, il y a quelques mois, alors que son chum venait de commencer sa campagne électorale.
Sophie a une belle vie. Elle a trois magnifiques enfants, mais elle a eu son lot de tumultes et s’est battue pendant des années contre un trouble alimentaire. C’est ce dont j’avais envie de parler avec elle, parce que j’ai vécu sensiblement la même chose et que nous ne nous étions jamais assises ensemble pour en discuter. Pourtant, Dieu que c’est un sujet important! J’avais envie de comprendre sa démarche à elle, et de revoir ces yeux rieurs qui la caractérisent.
La femme que j’ai eue devant moi m’a surprise et décontenancée à plusieurs égards. J’avais l’impression qu’en raison de la démarche politique de son mari, elle se serait protégée des questions plus personnelles, mais au contraire, elle s’est lancée tête première et sans retenue dans la description de son histoire. Devant son authenticité, je ne pouvais plus qu’effleurer le sujet. J’ai moi aussi levé le voile sur mes propres tourments.
Sophie est l’une des seules invitées de la saison qui nous a ouvert les portes de la maison familiale (celle qu’elle a quittée depuis l’élection de son mari). Je suis arrivée avant elle, mais la porte était pourtant ouverte. Sur le comptoir de la cuisine était déposée une carte de souhaits à mon nom, avec une chandelle aux effluves de rhubarbe en cadeau. Elle est arrivée, cheveux au vent, sublimement parfumée, comme une amazone des temps modernes. Chill comme la prof de yoga qu’elle est devenue, cool comme une vieille amie que j’aurais vue la veille. J’étais aussi heureuse que nerveuse, parce qu’un retard de production (notre faute) et la promesse que nous lui avions faite de la laisser aller voir le spectacle de ses enfants à l’école (avec Justin) en plein milieu de notre journée de tournage, ne nous laissait que 25 minutes pour faire un premier bloc d’entrevue.
– Sophie, je suis tellement désolée… Penses-tu que tu vas être à l’aise pour entrer dans le vif du sujet des troubles alimentaires, sans préliminaires?
– Mits, c’est le sujet qui me passionne le plus. Je l’ai traversé, je le connais sur le bout de mes doigts. Sois à l’aise de me poser toutes les questions que tu veux, même à sec!
Nous nous sommes installées dans la cour arrière. Dès que les caméras étaient prêtes à rouler, la pluie s’est mise de la partie. Shit! Pas le temps d’arrêter, on shoot! Quelques minutes plus tard, Hadrian, son petit dernier, un beau bébé blond et joufflu, s’est réveillé de sa sieste, demandant sa mère pour le nourrir. Qu’on lui amène l’enfant! Elle n’arrêtera pas pour ça! Imaginez la scène… Je me suis retrouvée assise sur une chaise de jardin, sous les parasols pour nous couvrir de la pluie, à parler d’anorexie et de boulimie avec la «presque première dame» qui donnait le sein à son enfant devant les caméras. Magique! Mais surtout porteur de messages puissants.
Nous sommes arrivées juste à temps pour voir le spectacle de ses enfants, puis elle m’a entreprise comme élève de yoga d’un jour dans un magnifique parc de la région.
Avec Sophie, il n’y a pas de jeu. Elle a fait un travail de développement et de connaissance de soi et est ainsi devenue Sophie Grégoire à sa plus pure essence. Normal d’attraper rapidement la Sophiemanie quand on s’y frotte (et s’y frotter est bien agréable, croyez-moi!)
Dis-moi est diffusée sur la chaîne Moi & Cie
Lundi 18 h,
Mercredi 16 h 30,
Jeudi 21 h 30,
Dimanche 14 h 30 et 19 h