logo youtubelogo vimeologo twitterlogo rss logo instagram logo fb simplezoom 2heart 2minimal leftminimal rightcheck boldemail 84ic local printshop 24px launch 11 cart simple button playapple logo spotifylogo linkedinmirror cloud download 95logo pinterest

Le livre jeunesse qui fait pleurer les adultes

Qui vous fait rire comme personne d’autre? Avec qui avez-vous un lien inébranlable qui vous met du baume au cœur, même dans les moments les plus difficiles?

Pour Emilie Plank, enseignante à Outremont, c’est Liz Plank, auteure et journaliste primée, et pour Liz, c’est Emilie. « C’est ma meilleure amie », confie Liz au téléphone, alors que nous parlons toutes les trois de la façon dont ces deux sœurs se sont mutuellement influencées à devenir des auteures.

Les filles fofolles du docteur March

« On était comme les sœurs dans Les quatre filles du docteur March quand on était jeunes. On écrivait des pièces de théâtre. On était fofolles. Nos cerveaux formaient toute une fusion créative », raconte Emilie. Ce qui fait rire Liz.

« J’adore la façon dont le cerveau de ma sœur fonctionne, ajoute Liz. Des petites filles créatives et fofolles, c’est vraiment ça! On a rédigé des magazines. Monté des pièces de théâtre. Et maintenant, on écrit toutes deux des livres. Ma sœur m’a toujours fait sentir que j’étais vue. Elle a été ma première fan, ma première ‘’agente’’! Je ne sais pas ce que je serais sans elle. Probablement une version plus édulcorée de moi-même. Ma sœur est magique. Elle est d’une innocence enfantine. Elle voit le meilleur en chaque personne. C’est une enseignante pleine d’humanité. Je pense aussi qu’elle est un génie créatif. »

« Beaucoup de gens me demandent si je suis jalouse de Liz parce qu’elle a beaucoup de succès, me dit Emilie. Mais en toute honnêteté, je ne le suis pas. Elle a écrit un livre (Pour l’amour des hommes) et j’ai toujours voulu le faire aussi. La voir aller m’a incitée à plonger. Ma sœur est une badass. Elle prend des risques. Elle est aventureuse. Alors non, je n’en suis pas jalouse, elle m’inspire. »

Un livre né devant un bol de ramen

C’est autour d’un bol de ramen, alors qu’Émilie rendait visite à Liz à New York, qu’elles ont eu cette réflexion : et si on pouvait choisir les ingrédients d’un homme comme on peut choisir ceux d’une soupe? « Les hommes nous disent toujours à quoi on doit ressembler et ce qu’on doit faire. Pourquoi ne pas faire un menu redéfinissant les hommes, écrit par une femme? explique Liz. C’est cette conversation qui m’a donné l’idée de mon livre Pour l’amour des hommes. »

« Je traversais une période difficile quand je t’ai rendu visite à New York, lui dit Emilie. Le fait d’être créative avec toi m’a aidée à me sentir mieux. »

« Oooh! C’est vrai. Quand on était enfants, la créativité était notre échappatoire. Emilie est si ludique. Je ne pense pas que tu te rendes compte à quel point tu es pétillante, Emmy. Elle fait des liens avec des choses qui se sont passées il y a 30 ans et les ramène aujourd’hui. J’adore l’humour de sœurs. Il est très particulier. Un peu absurde. Parfois, je rencontre une femme au hasard d’un événement et on comprend notre sens de l’humour respectif. Je sais tout de suite qu’elle a une sœur. »

Je ne peux pas te mentir

Elles ne partagent pas seulement un sens de l’humour et une créativité débordante. Elles sont aussi chacune leur personne préférée. « Tu es la première à qui j’ai dit que j’étais bisexuelle. Tu te souviens, Emmy ? On regardait des applications de rencontres et Emmy a demandé pourquoi il y avait des photos de filles. Je me suis dit que je pourrais mentir, mais pourquoi je te mentirais à toi, Emmy? Et tu as été géniale. Tu as fait en sorte qu’il soit plus facile de l’annoncer au reste de notre famille. »

Je leur demande comment elles prennent soin l’une de l’autre, vivant dans deux pays différents. Emilie répond rapidement : « Facetime. Parfois, j’hésite à la contacter parce qu’elle est très occupée, mais Liz me dit de ne jamais hésiter. Elle veut le savoir s’il se passe quelque chose. »

Tu m’as sauvée

Liz et Emilie Plank avec leur père.

« La famille est la chose la plus importante. Nous avons un lien inébranlable », confirme Liz. Quand j’écrivais mon livre, j’ai failli ne pas le terminer. C’est Emmy qui m’a donné les meilleurs conseils. Je pleurais tellement, je ne voyais même plus les mots sur l’écran. »

« Pourquoi pleurais-tu ? », je lui demande.

« J’avais tellement de mal à le terminer. J’ai dû prendre des médicaments. J’étais terrifiée à l’idée que le résultat soit terrible et que tout le monde le pense aussi. En tant que nouvelle auteure, on ne sait pas que ces sentiments sont normaux, que tous les auteurs se sentent ainsi. Emmy m’a dit : « Si tu ne veux pas l’écrire, ne l’écris pas. N’y reviens que lorsque tu en auras envie. » C’est tellement contre-intuitif, n’est-ce pas ? N’écris pas le livre. Ça a duré 24 heures. Ensuite, j’ai été capable de rédiger l’introduction – c’est là que j’étais bloquée. Ma sœur a sauvé mon livre. Elle a sauvé ma santé mentale. C’est pourquoi je suis si enthousiaste à propos de son livre et de tout le succès qu’elle rencontre. »

Transmettre un héritage d’empathie

Les Galettes de grand-maman, le premier livre pour enfants d’Emily Plank, est un petit bijou. Il véhicule un message universel, clair comme de l’eau de roche, qui fait pleurer les adultes, y compris l’auteure de ces lignes. Inspiré par la grand-mère d’Emilie et Liz, Elizabeth Plank, il raconte l’histoire d’une louve qui immigre dans un nouveau pays où elle est confrontée à la discrimination. Ce livre sonnera juste pour tous ceux qui se sont déjà sentis différents, qui ont vécu de la discrimination. Il nous rappelle également que nous ne sommes pas seuls.

« En 2016, lorsque j’ai commencé à écrire ce livre, les immigrants étaient déshumanisés par les gouvernements. Les gens ont oublié que ces personnes qui quittent leur pays ont besoin d’aide. Elles ont besoin de nourriture et d’un toit. Ma propre grand-mère a quitté la Hongrie et a passé quatre ans dans un camp de réfugiés. Elle a travaillé comme femme de ménage jusqu’à ce qu’elle trouve une communauté et monte sa propre entreprise. Sa force m’inspire beaucoup. Elle a appris à mon père à faire preuve d’empathie. Lorsque je me suis demandé sur quoi j’allais écrire, j’ai pensé à ma fille. J’ai pensé à l’héritage et aux valeurs que je voulais laisser derrière moi. L’empathie est tellement importante. C’est ce que j’enseigne à mes élèves et c’est le sujet de ce livre », raconte Emilie.

Ce n’est pas un hasard si le personnage principal est une louve nommée Lena. « J’ai écouté un balado sur les loups du parc national de Yellowstone avant d’écrire le livre. Lorsque les loups ont été retirés du parc, l’écosystème a changé. Une fois revenus, une partie des cerfs a disparu, mais cela a favorisé l’herbe et les fleurs. La diversité dans la nature est une bonne chose. Dans les écoles, la diversité signifie moins de violence. Tout le monde a des idées préconçues sur les loups, il était donc naturel que le personnage principal soit un loup. Les autres animaux auraient peur d’elle. »

Comment les enfants réagissent-ils lorsqu’on leur fait la lecture du livre ? « J’ai vécu des expériences extraordinaires en lisant le livre aux enfants. Lorsque Lena prépare des biscuits avec sa grand-mère à l’aide d’un fouet, tous les enfants, même ceux de trois ans, savent qu’il vient un moment où l’on peut lécher la cuillère. On parle également de l’importance de demander de l’aide à l’enseignant si les autres se moquent de soi. Une petite fille provenant d’Haïti a levé la main pour me dire : « C’est mon histoire ». J’ai même entendu un enfant dire : « Ce n’est pas juste, je suis né à Montréal. Je n’ai pas pu immigrer. » Le livre fait comprendre aux enfants qu’être immigré est une bonne chose. »

Le livre marche si bien qu’Emilie en prépare un autre pour bientôt. Restez à l’affût pour en savoir plus sur cette petite grande femme.

Les Galettes de grand-maman / Écrit et illustré par Emilie Plank

Pour commander le livre: quebec-amerique.

 

 

 


D’autres ressources provenant de professeurs et d’Emilie Plank

Accueillir un enfant réfugié à l’école

Guides à l’intention des profs pour Les Galettes de grand-maman, par Benita Kanozayire

Nous vous proposons

Du même auteur

Le livre jeunesse qui fait pleurer les adultes